La commune de Kandi est située dans le Nord-Est du Bénin.
Elle est découpée en plusieurs arrondissements qui, au-delà de la ville de Kandi (environ 20 000 habitants) englobent les campagnes environnantes.
L'arrondissement de Saah est composé de quatre villages de 2000 à 5000 habitants : Lolo, Saah, Banikani et Fouré, disséminés sur 12 kilomètres environ.
Un seul cours d'eau traverse la zone, l'Idobalu, qui est considéré comme sacré (les habitants l'appellent «Sosso», ce qui signifie : «le fleuve intarissable», car son cours ne s'assèche jamais quand bien même on ne cesse d'y puiser).
Les habitants des quatre localités, majoritairement Baribas et Peuls, pratiquent l'agriculture sous forme d'une majorité de cultures vivrières (maïs, manioc, soja, mil, arachides, miébé) et d'une minorité de cultures destinées à la vente (coton, tabac); ils effectuent aussi l'élevage, des boeufs, volailles et caprins.
Quelques activités de transformation des produits agricoles sont entreprises sur-place : fabrication de couli-couli (beignets d'arachides), d'huile, de beurre de karité ou de fromage de soja, largement destinés à une consommation locale.
Ces activités sont souvent réalisées à titre individuel, les particuliers n'étant pas habitués à se regrouper pour travailler ensemble (alors que cette méthode a déjà fait ses preuves comme étant plus intéressante pour les membres des groupements que s'ils oeuvraient de façon isolée...).
Une forte demande de soutien et de formation émane d'ailleurs des populations qui souhaitent être aidées dans la mise en place d'organisations (associations, groupements...), ne sachant pas forcément comment s'y prendre sans appui extérieur...
La zone de Kandi est en fait l'une des plus déshéritées du Bénin, puisqu'au contraire de Natitingou au Nord-Ouest (qui se trouve à proximité des Parcs Nationaux de la Pendjari et du W) elle ne dispose pas d'attractions touristiques susceptibles de de générer des activités et donc du revenu.
De plus, contrairement au Sud, le Nord ne connaît qu'une seule saison pluvieuse, de juin à octobre, qui limite les possibilités de récoltes à moins de disposer de systèmes d'irrigation adéquats (et par conséquent de terres en bordure d'un cours d'eau ou sur lesquelles se trouverait un puits, chose extrêmement rare) ; une longue saison sèche, particulièrement chaude de février à mai, rend complètement les terres complètement arides pendant de longs mois.
L'accès à l'eau potable est l'une des préoccupations principales des populations sur-place, ex-aequo avec l'accès aux soins, la zone, enclavée, et la chèreté des moyens de transports ne permettant pas aux gens de se déplacer jusqu'en ville (Kandi se trouve à 2 heures de route environ...) quand ils sont malades.
L'anémie est un problème fréquent, lié à la pauvreté et aux carences alimentaires (les gens consomment quotidiennement pâte et sauce, rarement de la viande et plus rarement encore des légumes).
On ne trouve pas non plus au Nord toute la profusion des fruits cultivés au Sud toute l'année (bananes, ananas, papayes...).
Enfin, peu de projets sont initiés dans cette région éloignée tant de Cotonou que de Parakou, les deux principales villes du pays, si bien que les habitants ont le sentiment d'être laissés pour compte tant par l'Etat que par les organisations qui oeuvrent pour soutenir les populations.
L'association Aide et Solidarité connaît bien la région pour y avoir implanté en 2007 et 2008 deux dispensaires (village de Kandi-fô et de Lolo). Adam Yessifou, infirmier au dispensaire de Lolo, est aussi le coordinateur de la zone. Au contact quotidien avec les populations, c'est lui qui fait remonter leurs demandes au niveau du siège.
Fin novembre / début décembre 2008, une tournée a été effectuée sur-place afin de déterminer au plus près les besoins et les préoccupations des personnes de l'arrondissement de Saah.
Au cours des visites de terrain effectuées dans les villages de l'arrondissement de Saah, c'est la situation de Fouré qui nous a le plus alertés.
Fouré est un village de 4600 habitants (l'estimation est approximative car faite par la population elle-même sans qu'il y ait eu de recensement récent).
Il est constitué d'une partie en dur, ainsi que de plusieurs campements Peuls traditionnels disséminés dans la campagne environnante.
Les infrastructures existantes sur le village sont : une école primaire, et un marché ouvert tous les jeudis.
Il y a également deux puits :
-Le premier, traditionnel à ciel ouvert, sans treuil, où les habitants s'approvisionnent actuellement grâce à une outre en caotchouc attachée au bout d'une corde (système lent et fastidieux si l'on considère le nombre de personnes qui viennent y puiser chaque jour). L'eau de ce puits n'est pas potable, ce qui entraîne un certain nombre de maladies hydriques pour ceux qui la boivent, contractées surtout les enfants, et les vieux (plus fragiles). Mais il n'est malheureusement pas rare que les problèmes d'eau soient, en milieu rural, la source de la plupart des problèmes de santé rencontrés par les habitants...
-Le second est forage muni d'une pompe à pied. La nappe phréatique étant située à 25 mètres de profondeur, ce type de système est le plus adéquat pour un puisage efficace. Mais le forage est gâté depuis 9 mois et il est actuellement inutilisable, ce qui oblige les habitants à ne boire que l'eau non potable du puits traditionnel voisin...
Ainsi grâce au soutien financier de l'Association Aide Mondiale ISC de Paris, l'ONG Aide et Solidarité a offert gracieusement à ces populations de Fouré de l'eau potable.
Ce fut une grande joie à la remise du forage devant toute la population venue massivement et en présence des autorités locales.
Nos sincères remerciements à l'Association Aide Mondiale ISC de Paris